Communication en santé publique : les clés pour réussir

Parler à tous en s’adressant à chacun : voilà tout le challenge que doit relever une campagne de communication santé destinée au grand public ! Suite au dispositif mis en place par Couleur Citron pour l’Agence régionale de santé, voici toutes les clés pour réussir sa campagne de communication en santé publique.

Les objectifs de communication en santé publique

  • Sensibiliser le grand public à une pathologie
  • Faire prendre conscience des risques associés à des pratiques ou à des comportements pour la santé
  • Informer sur l’accessibilité aux soins
  • Inciter à des bonnes pratiques santé
  • Etc.

Les raisons de vouloir communiquer auprès du grand public sont nombreuses et les campagnes de communication en santé publique se sont fortement développées depuis les années 70. Lorsque l’on rend « visible » un problème de santé, en informant la société sur les risques et les moyens de prévention, l’objectif est d’interpeller collectivement et d’agir sur les représentations sociales. Il s’agit d’accompagner un changement de comportement favorable à la santé. Au-delà du collectif, il faut réussir à toucher l’individu, capter son attention, l’inciter à se poser les bonnes questions pour qu’il devienne « acteur de sa santé » par la suite.

Aller droit au but pour toucher son public

La dimension collective de ces communications trouve souvent ses fondements dans les études épidémiologiques et scientifiques, qui lui servent de support pour asseoir la légitimité et la pertinence des campagnes réalisées. De plus, un dispositif de communication en santé publique n’est efficace que lorsque son « ton » est en phase avec « l’air du temps », mais aussi l’opinion des groupes auxquels elle s’adresse. 

Toucher le plus de monde possible, dans un objectif de responsabilisation, tout en ne culpabilisant et ne stigmatisant personne 

En résumé, dans le cadre d’une campagne de santé publique, il faut toujours avoir à l’esprit :

  • Le respect du choix de chacun et du libre arbitre, en n’imposant ni norme sociale, ni discours moralisateur ;
  • La nécessité de diversifier les situations évoquées ou les personnes représentées dans les campagnes, pour ne pas stigmatiser une partie de la population ;
  • La capacité à interpeller l’individu pour l’inciter à avoir sa propre réflexion et le faire réagir ;
  • De ne pas négliger les aspects culturels, qui se traduisent principalement dans la forme du message.

À noter que le second, voire le troisième degré peuvent être un obstacle à la réussite d’une campagne, en s’adressant à un public relativement averti et en mettant de la distance par rapport au sujet. Cependant, l’humour n’est pas nécessairement à exclure de toute campagne de santé auprès du grand public : tout est question d’équilibre ! À titre d’exemple, les pratiques anglo-saxonnes, non dépourvues d’humour, visent l’efficacité en développant une communication simple et directe à destination des populations les plus vulnérables. 

Communication en santé publique : les clés pour réussir - Exemple de campagne innovante avec Second Life Toys

Exemple de campagne innovante avec Second Life Toys

Ne pas négliger les inégalités d’accès à l’information

La mécanique de communication (choix des supports et des canaux de diffusion) doit faire l’objet d’une réflexion pertinente qui tienne compte des réalités locales. Dans le cas d’une campagne de santé publique destinée aux seniors, on ne privilégiera pas nécessairement les mêmes canaux que pour une campagne adressée aux jeunes ! Il s’agit ici de bien appréhender les usages des publics auxquels on souhaite s’adresser.

Comment gérer le caractère anxiogène d’une campagne de communication en santé publique ?

Sur le fond, les sujets de santé abordés peuvent parfois avoir un caractère anxiogène. Le principal risque serait donc que la cible ne veuille pas entendre, voire rejette le message. C’est pourquoi les campagnes doivent toujours être construites sur l’apport de solutions et proposer des moyens d’agir, par exemple en renvoyant vers un professionnel de santé ou un dispositif dédié (numéros verts, site web, etc.). N’oubliez pas alors de proposer pour ces campagnes un volet spécialement dédié aux professionnels de santé qui seront sollicités par les patients et leur entourage.

De la nécessité de concertation en amont de la campagne de communication

Les campagnes doivent absolument se construire en partenariat avec les différents acteurs concernés : professionnels de santé, associations de patients, etc. Les interroger en amont sera précieux pour déterminer certains aspects de la campagne et éviter les faux pas. En outre, leur faire tester les campagnes avant la validation finale permet d’affiner le dispositif, tout en valorisant l’avis de tous les acteurs concernés !

Au-delà des aspects quantitatifs des données scientifiques, il faut prendre le temps de nourrir la réflexion de l’agence en écoutant les différents points de vue, en cernant les problématiques, et en mesurant les difficultés mais aussi les attentes des personnes concernées (patients, entourages, soignants, organisations).
Ceci ne dispense pas de regarder simplement autour de nous, car nous sommes tous concernés par ces sujets, ou encore d’aller observer au-delà de notre territoire ce qui se fait en matière de communication en santé publique !

Exemples de vidéos réalisées dans le cadre de campagnes de communication en santé publique :